Fermé pour l’hiver de Jorn Lier Horst se présente sous les atours d’un polar efficace. Son histoire d’un cadavre retrouvé dans un chalet puis à envolé avance à un rythme soutenu. Une lecture plutôt agréable même si sa trame et ses personnages peuvent paraître manqué d’originalité.
Souvent amalgamé à tort dans une mode, à ses derniers soubresauts, du polar nordique, le roman norvégien me semble se distinguer par une forme de sécheresse. Peut-être aussi pour se départir de la langueur de ceux suédois, toujours un peu trop prompts à interroger un modèle sociale au bord, bien sûr, de l’implosion. Si vous ne les connaissez pas encore, je vous invite à découvrir la série des Varg Veum de Staalsen ou celle de l’inspecteur Frolich.
Ces pensées récurrentes l’emplissaient d’une mélancolie qui le rendait enfermé et irritables.
Voilà pour les états d’âmes de l’inspecteur Wisting, discrètement hanté par l’ensemble des morts croisés dans sa longue carrière. Un homme normal, banal qui ne répond à aucun des stéréotypes du policier. Au point d’ailleurs de paraître un rien transparent. Mais Wisting s’efface ainsi derrière une procédure rendue pour ce qu’elle est : ennui et attente, résolution par patience mais aussi intuition, celle de trouver le moment pour poser les bonnes questions. Sans frime, sans craindre de rappeler ce qui est devenu une évidence de l’enquête. Une certaine modestie dans la prose loin d’être désagréable.
L’intrigue en elle-même demeure jusqu’au bout impossible à deviner. J’aime assez qu’elle se résolve par un objet, un attrape-rêves. Les espoirs et les façons d’y répondre constitue alors le cœur de ce roman agréable. Ceux de la compagne de Wisting, de sa fille qui s’aventure à écrire un roman policier dans une mise en abîme délicieusement moqueuse (elle avance en effaçant sa prose) mais aussi de ces jeunes lituaniens face à l’indécente prospérité norvégienne.
Traité de l’immigration, au début effraie. La virée de Wisting à Vilnius paraît peu convaincante, assez peu descriptive pour cette ville romanesque en diable. Occasion pour moi de glisser un autre conseil de lecture : Vilnus Poker de Gavelis. Sans trop dévoiler le dénouement, il m’a semblé dommage qu’in fine la morale soit un peu trop sauve, voire rattrapée par cette bonne conscience qui, comme dans Les disparus du phare, permet un récit toujours efficace et échappant aux excès de noirceurs où peut facilement se cantonner le polar.
oh il peut facilement se lire
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Vilnius Poker ne se qualifie pas vraiment de lecture facile. Par contre, Fermé pour l’hiver est d’une lecture très fluide, peut-être même un peu trop à mon goût. À moins que ce ne soit suite à mes dernières lectures.
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Oh, j’ai entendu parler de Vilnius Poker, donc ça le remonte dans ma liste ! (je note aussi tes autres suggestions 😉 )
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Je te conseille vraiment Vilnius Poker. Par contre c’est un roman assez déroutant, assez halluciné.
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J’ai cru comprendre quand j’en avais entendu parler, aha.
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