Par le récit des errances, presque plus philosophiques que policières, McIlvanney dresse un portrait saisissant d’un homme en quête de vérité. Étranges loyautés, dans sa prose affûtée, atteint au sommet du roman noir par cette question d’une vertigineuse simplicité : quelle loyauté devons-nous à nos idéaux ? Un roman à lire absolument par la singularité de sa vision du monde.
Mois : août 2017
Nos corps mis en réseau seraient-ils sensiblement augmentés, pourrons-nous retrouver l’utopie d’un internet décentralisé, neutre, empli de bidouilles et de pirates ? Dans L’invention des corps Pierre Ducrozet, dans un roman en rhizome, avec une prose limpide et inventive, pose avec justesse de telles questions ? Pourtant, ce roman ambitieux et renseigné laisse une impression ambivalente.
Dans La disparition de Jim Sullivan Tanguy Viel met en scène tous les tics et tous les usages des romans américains. À travers un récit ironique, avec ce comique d’une intelligence toujours maîtrisée, la narration hypothétique de ce que serait un grand roman américain, Tanguy Viel livre une réflexion profonde sur la création artistique et ses passages obligés.
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Un inspecteur qui souffre de troubles dissociatifs de la personnalité s’absente durant ses enquêtes au profit de son double maléfique, souffre de son identité divisée entre les États-Unis et le Portugal, le dispositif paraît grossier. Pourtant, Richard Zimler parvient à le rendre captivant. La sentinelle de Lisbonne devient alors une fine réflexion sur la façon de nous construire, ou pas, par nos traumatismes.
L’oubli à Haïti, les ombres d’un passé insupportable et impossible à taire, le silence de l’exil, les joies d’un renaissance caraïbe, Louis-Philippe Dalembert amalgame tout ceci dans Avant que les ombres s’effacent. Dans une prose plaisante, inventive et rieuse, ce roman d’une lecture entraînante, sans trop de bonne conscience, prend en charge la nécessaire mise en récit des exilés d’hier et d’aujourd’hui.
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