Par le récit d’un séminaire, davantage que d’une croisière, Mendelsohn nous livre une vision limpide et fine de l’Odyssée. S’emparer de ce texte dessine alors un portrait sensible de son propre père. Cette quête érudite, souvent diablement sérieuse n’atteint pas tout à fait la profondeur obsessive et obsédante des Disparus mais offre une très belle méditation sur la transmission.
Mois : janvier 2018
Avec un style au brio sarcastique, Juan Manuel de Prada dépeint la vie littéraire bohème à Madrid de 1908 à 1936. Sa satire picaresque, les très grandes saloperies de son protagoniste, évitent aux Masques du héros de virer à la reconstitution historique. De Prada livre ainsi un aperçu violent d’une période d’accommodements et de violence.
Roman indispensable, sous ses allures fantastiques et kabbalistiques, La maison des souvenirs et de l’oubli donne à entendre le témoignage des ultimes rescapés de la Shoah. Dans une partition d’une subtile fragmentation, Filip David interroge, plus largement, la permanence du mal et surtout cette perspective de l’oubli qui fonde la mémoire. Un court et magistral roman.
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Autopsie d’un mythe ou the writing did the talking. Sous ses allures de roman, de collages de témoignages aux curieuses résonances, La dissipation livre un portrait saisissant de Thomas Pynchon à travers tous ceux qui, follement, en poursuivent l’absence. Dans une prose somptueuse, par son subtile pastiche, Nicolas Richard explore la contamination paranoïde entre le roman et la vie de son auteur et ses romans.
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Quatre destins, ressemblants par leurs différences, pour un seul personnage. Avec des variations infimes dans un récit ample et ancré dans le particularisme de la réalité personnelle, Paul Auster livre un roman magistral et sidérant, spéculatif et fluide. Tout l’univers, et ses obsessions, de l’auteur se retrouve dans ce formidable 4 3 2 1.