Avec un vrai talent pour l’intrigue, Selma Dabbagh nous plonge, sans militantisme, dans l’horreur de Gaza. Histoire d’une famille pleine de secrets et de blessures, de tentations terroriste Gaza dans la peau nous transporte dans le dépaysement d’une lecture noire et juste.
Mois : janvier 2018
Enquête sur l’illusion. Derrière le pastiche des déductions de détectives philosophes, Le cercle des douze livre, derrière le trompe-l’œil d’un très brillant exercice de style, une très fine réflexion sur l’accompagnement de la fiction. Pablo de Santis captive par son appropriation d’un Paris disparu, par ses pastiches d’un pari sur une rationalité illuminée.
De la guerre. Dans ce roman magistral, autour du point névralgique que fut Trieste, Claudio Magris construit un mausolée muséal à la violence humaine, à sa propension à en oublier les répétitions. Classé sans suite joue alors d’une narration sidérante, souvent hallucinée dans sa précision et son érudition. Un récit monomaniaque qui laisse le lecteur interdit : tel qu’il devrait être face à la guerre.
Laidlaw dans ses œuvres. Dans ce volume central de cette terrible trilogie de McIlvanney, l’inspecteur se passionne pour la mort d’un de ses indics. Avec son talent habituel, McIvanney poursuit son exploration de Glasgow, sa richesse modeste et d’une inexpugnable dignité en dépit de sa pauvreté. Le polar à son top : regard social sans concession ni condescendance, intrigue retorse, mise en pratique sans jugement de la morale.
Suite du remarquable Au-revoir là-haut, Couleurs de l’incendie poursuit cette dénonciation ironique, burlesque parfois, d’une société qui court à sa ruine. Centré cette fois sur la banque et la presse, la montée des périls et la capitalisation de l’armement, ce roman de Pierre Lemaître met en scène le plaisir de la vengeance. Romancier populaire, l’auteur sait captiver son lecteur par la tenue de son intrigue et la précision rieuse de sa prose.