L’Australie et ses dérives sportives. Dans un thriller tendu, avec hélas un peu de platitude psychologique pour assurer rythme et ellipse, Hervé Claude retrouve Antony Argos, un journaliste gay. L’intrigue ménage ses rebondissements et se concentre alors presque uniquement sur ses résultats, sur la noirceur des manipulations sportives. Le ton quasi journalistique de la prose de Toxic Star touche alors sa cible : une dénonciation sans commentaire.
Mois : avril 2018
Rares sont les œuvres qui portent avec une telle incandescente, une telle naïveté peut-être aussi, au pinacle la tension vers l’écriture. Dans ses premiers carnets, dans le texte qui les accompagne et en déplie la démarche, André Blanchard la transmue en religion. Incantation de l’absence, évocation d’une formation intellectuelle à travers les lectures, la maladie et l’éloignement. Mais surtout portrait rageur, lucide, des impostures culturelles d’une époque, les années quatre-vingt, où l’écrivain est devenu un publiciste de lui-même.
À travers le récit, souvent pesant et parfois déprimant dans son ancrage dans une réalité obstinément matérielle, le dislocation de la vie d’un couple, Safran Foer interroge les récits qui nous constitue. Me voici porte alors à son paroxysme l’interrogation de savoir comment répondre à l’appel d’une entière présence à soi et au monde. Un récit qui happe dès lors seulement dans sa perpétuelle doublure symbolique.
Buenos Aires et ses nazis, sa corruption et son seul flic trop intègre pour n’être pas amoureux. Ingrédients connus, Mallo les amalgame dans un livre elliptique et noir. La conspiration des médiocres se révèle un immense roman noir par la sécheresse de sa construction sur les gestes, selon la loi du genre, moins du protagoniste que de ses antagonistes. À l’image de Pero Lascano, le lecteur se trouve entraîner dans une intrigue retorse où, au fond, seuls comptent impressions et atmosphère. Lire la suite « La conspiration des médiocres Ernesto Mallo »
Pyromane se présente comme un solide polar polonais. Forme classique, tendue sur le processus d’enquête, les relations avec les collègues et les supérieurs, celles plus chaotiques avec l’intime. Wojciech Chmielarz s’empare avec un vrai talent des codes du genre : un regard social acéré, tension et rebondissement jusqu’à l’ambiguïté du dénouement. Le miracle se produit : on se laisse happer.