Roman tragique et léger, empli du deuil de vies innacomplies, Sunset park nous entraîne dans une Amérique expropriée. Bien davantage que la crise des subprimes, Paul Auster creuse ses obsessions : de la disparition au dédoublement, du cinéma au base-ball en passant par l’univers de l’art et du livre. D’une construction sautillante, Sunset Park passe d’un personnage à l’autre et laisse alors progresser une intrigue pleine d’ellipses, de ces vides et autres rebuts dont nous sommes constitués.
Mois : juillet 2018
Dans une prose hypnotique, évocatrice et précise, pleine de rêves et de précisions, Anne-Marie Garat retrouve le grand Nord et ses poursuites de l’origine, des souvenirs et de l’identité. Le grand Nord-ouest se dévore comme un roman de sensations, de rythmes et de visions. Son aspect renseigné, trop parfois, en fait une plongée magique non tant chez les peuples dits primitifs mais chez ceux dépossédés de leur langue. De leur identité donc tant il s’agit ici d’une nouvelle et chatoyante réflexion sur les pouvoirs de la fiction.
Premier roman de Philip Roth, dans son ampleur et ses variations de points de vue, Laisser courir se révèle d’une imparable finesse dans sa description d’états d’âme complexes et surtout des complications de la vie de couple. Par les péripéties banales et tragiques de Gabe Wallach, Roth nous livre un portrait moral, très littéraire dans son aptitude à se refléter dans une multitude de personnages dont, déjà grand romancier, Roth parvient à faire vivre l’attachante, l’agaçante, singularité. Lire la suite « Laisser courir Philip Roth »
Roman traversé d’apparition, de cérémoniaux d’une magie enfuie, d’esquisses d’interprétation mais surtout récit au présent de l’adolescente d’une orpheline en pleine transition politique, Le bûcher offre une permanente et tenace opacité. György Dragomán emporte dans la puissance de sa prose elliptique, d’une fausse simplicité.
Comédie grinçante, mise en scène de l’innocence, Isidore et les autres amuse très souvent. Camille Bordas parvient à déjouer tous les discours ceux de l’adolescence comme ceux universitaire dans une parodie toujours entraînante.