La perte du pénis ou une interrogation, absurde et virevoltante, sur nos libidos et sur ce qui nous tient debout. Dans une manière de conte philosophique, aussi hilarant que vecteur d’une acerbe critique sociale, Dmitri Lipskerov entraîne son lecteur dans une mise en scène des possibilités du récit, de ses vertiges démoniaques. Toujours insaisissable et irréductible à une morale toute faite, L’outil et les papillons dépeint la Russie aujourd’hui mais surtout épuise le seul désir qui vaille : celui de sens.
Mois : février 2019
S’approprier la poésie par une visite, virtuel scandée et ironique, de ces lieux imaginaires entre effondrement et expulsion. La langue de la girafe recueille, fragmente et expose, autant de tableaux lapidaire, de phrases versifiées où continuent à s’entendre la rumeur du monde, la possibilité un rien moqueuse d’un lieu où la laisser resplendir, réfléchir.
La palpitation de la mort, deuil et mémoire, projection et hologrammes de nos disparus, satire grinçante de nos peurs et de notre aveuglante confiance dans un progrès au matérialisme d’un optimisme béat, Nos vies d’après offre une vision de la reconfiguration de nos souvenirs et de nos identités. Thomas Pierce, pour son premier roman, sait aussi en faire un récit de fantômes, une projection dont l’ambiguïté, le caractère littéraire, frappe.
« En raison de la dangerosité de l’épisode de tempête au large de l’île, la traversée vers le continent est suspendue jusqu’à nouvel ordre. »
Cette phrase griffonnée s’affiche derrière la vitre de la capitainerie. La vie bascule aussi aisément.
Que c’est bon, putain ! James Sallis a son meilleur dans un roman sec et métaphysique, intime et empathique, d’une intelligence trop concertée pour ne pas s’exprimer simplement, dans des scènes limpides et frappantes. Willnot, lieu libertaire idéal, interroge sur ce qui fait communauté, notre inscription dans une histoire commune, les errances et les regrets d’une humanité saisie sur le vif.