Mois : juin 2019
Comment raconter une histoire dont on fut le témoin indifférent, de quelle façon, par quelles bribes ou quelles sensations, donner à voir l’exil des Français d’Algérie ? Dans Dos au soleil, Frédérique Germanaud retrace ses hésitations, ses doutes et ses refus. Par une écriture fragmentée et sensuelle, impressive, entre fiction et témoignage, Dos au soleil interroge l’ici dont on s’élance et surtout nos façons de nous façonner nous-mêmes.
Roman des refuges dans le rêve, la forêt, la fuite ou le fantasme des colonies. L’envol du héron tente de surprendre la part de rêve, d’éveil harassé ou de lucidité exaspérée qui président aux destinées des personnages tous marqués par l’absence. Par cette étude du sommeil, des présages, des plagiats et autres appropriations d’une vie, Katharina Hagena signe un roman malin et lumineux.
Dystopie de la peur, projection panique d’où nous mène la peur de l’autre et les craintes, instrumentalisées, d’un attentat islamiste. Dans une langue heurtée, crûment descriptive, parfois répétitive pour rendre les emballements à vide de la pensée, Emmanuel Sabatié plonge le lecteur dans ce quotidien hanté par la panique et peuplé par les anti-dépresseurs. Par sa construction chorale où monte le dénouement tragique, Le grondement emporte le lecteur.