Roman d’éducation enthousiaste, très fine réflexion sur les circularités temporelles et les identités autres qu’elles nous inventent, sur la conscience de l’autre et les altérations de soi et, donc, prose sur la construction de l’identité féminine. Souvenirs de l’avenir revient dans une très belle construction narrative (le roman en train de s’écrire se coupe de passage de journal, d’enregistrements de conversation de sa voisine et d’extraits d’un roman inachevé) sur la formation intellectuelle, amoureuse, interrogative et introspectrice. À travers la possibilité de cet autre histoire, Siri Husvedt délivre la possibilité d’un intranquille apaisement.
Étiquette : Actes Sud
Sept récits de libération, de chaos, de confusion, d’images et de disparition. Dans une prose ironique et hypnotique, comprendre toujours au seuil de cauchemars rationnels, Giorgio Pressburger nous emporte à Trieste, cette ville décidément imaginaire. Nouvelles triestines captive de bout en bout tant y résonne une voix singulière par la tonalité particulière d’une permanente mise en cause de son récit et une très belle interrogation sur l’impersonnelle réalité ainsi aperçue.
Les résistances du règne de l’illusion. Avec un charme presque primesautier, Lluís Llach emporte le lecteur dans la vie d’un théâtre durant la guerre civile puis la dictature franquiste. Jouant de la distance avec son protagoniste, un baryton célèbre, Le théâtre des merveilles, se présente comme une fausse autobiographie et offre alors une réflexion sur la musique sans pesant symbolisme.
Deux femmes perdues dans la nuit et leurs rêves, le 7 août 1930 en Indiana, le soir d’un lynchage de trois jeunes noirs. Laird Hunt s’empare de cet insurmontable événement historique pour nous en donner une vision intime, déchirante justement dans sa capacité à inventer le vocabulaire et les rêves du drame. À mesure que la nuit s’épaissit et que les rencontres se multiplient, La route de nuit révèle peu à peu les douleurs et surtout les fragiles victoires de trois femmes fortes.
Les altérations du corps, les changements de l’âme. Les délitements familiaux, les souvenirs à la vente d’une maison, tatouage et maladie, apprêté de la pertinence d’une appréhension psychologique de la hargne rentrée, de l’affection mal placée ou dite aux centres de nos rapports. L’encre vive est un ample roman sociale, intime, sur l’Australie mais surtout sur nous-mêmes. Fiona McGregor nous y livre une jolie réflexion sur l’image, la nôtre comme les représentations du monde qu’elle sous-tend. Lire la suite « L’encre vive Fiona McGregor »