
Les pouvoirs de la parole, ses dénonciations, ses sous-entendus comme pratique politique, entre crainte et passive soumission, sous le règne de Domitien au premier siècle. Dans cette atmosphère de complot, de légalisme, de rhétorique naît aussi une littérature dont le roman suit les aléas, les créations quasi collectives dans, là encore, l’échange verbale. Roman d’une belle densité, La nuit des orateurs décrit ce qui pourrait être la dernière nuit de Tacite, l’entremise de sa femme pour lui éviter une mise à mort, torture ou exil, mais aussi le passé, les aspirations et autres déceptions de tous les personnages qui se croisent dans cette nuit du Verbe. Hédi Kaddour parvient, notamment par de transparente intrusion du latin, à reconstituer toute une époque, l’étrangeté de sa mentalité et de ses personnages et surtout de l’infinité de mots dont ils se bercent.
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