
Les choix que l’on fait, ceux dans lesquels on persévère ; ce que l’on peut deviner de la vie d’autrui et comment juger de ce qu’il a fait, de ce que peut-être il fera: bref, peut-on tuer quelqu’un pour sauver des vies ? Toujours dans son attention à la langue, à ce qu’elle redit, à ce que la poésie permet de deviner de ce qui a été déjà vécu, ce que la traduction d’une langue à l’autre nous fait effleurer, ce que son enroulement obsédant nous permet de comprendre d’une conscience sceptique, par son attention au détail, aux suppositions qu’il ouvre, Javier Marías livre un roman haletant, dans son immobilité même, sur les suppositions et a priori qui nous tiennent au monde. Infiniment plus qu’un roman d’espionnage, Tomás Nevison se révèle un immense roman sur l’effacement du temps, le conditionnement de notre libre-arbitre, l’histoire aussi du vieux vingtième siècle.
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