Quel autre en soi-même s’évertue-t-on à vampiriser dans notre monde de représentations ? Dans ce roman plein de rythme et de variations narratives, Joseph O’Connor, avec sa rude sensibilité pour les dingues et leurs souffrances, enchaîne une appréhension fantomatique de récits de dédoublements, de fascination, d’amitié. Dans un très bel écart à la vérité historique, Le bal des ombres met en scène une invention de soi travers l’amitié entre Bram Stoker, Henry Irving et Ellen Terry et surtout par une très belle interrogation sur nos désirs de ressemblance.
Étiquette : Joseph O’Connor
Les justifications de nos ratages et de nos amours. Dans une prose âpre, parfois trop plurielle, Joseph O’Connor nous plonge dans l’Amérique post-guerre sécessionniste. Redemption falls décrit le déchirement d’un homme, le faux général, O’Keeffe de sa femme Lucia, d’un enfant soldat cherché par sa sœur. Toujours à son obsession de la trace, de la vérité de la fiction, O’Connor plonge dans la mémoire d’une très difficile reconstruction. Un grand roman.
Histoire d’un groupe de rock si mythique qu’il ne peut être que fictif, Maintenant ou jamais dresse surtout le portrait d’une jalouse amitié. Avec sa rude sensibilité, à l’irlandaise, Joseph O’Connor retrace les faux-semblants du destin d’un homme, ses errances et ses manques de confiances mais aussi l’amour qu’il parvient à susciter. Un roman musical, avec la langue inventive et fluide nécessaire à ce type de projets, magistral et d’une belle intelligence.
O’Connor est un écrivain dont j’avais déjà apprécié Desperado et À l’irlandaise. Dans Inishowen, le lecteur retrouve un univers, une écriture point trop marquée mais d’une construction sensible. Il semble inutile d’en résumer l’intrigue. Insistons plutôt sur la capacité d’O’Connor a distillé une ambiance, une subtilité pour décrire la noirceur profonde et ordinaire à laquelle font face l’intégralité de ses personnages.