
Donner langue aux souffrances de l’enfance, faire un autre récit, toujours à partir du mot juste, de cette déraison —- privation d’une folle générosité — maternelle, des silences schizophrènes du père. Comme en déport d’une cure psychanalytique, avec un certain humour nécessaire face aux horreurs racontées, Frédérique Voruz tente de comprendre cette implacable, reconstruite sans doute aussi, vengeance d’une mère qui, suite à un accident d’escalade, se retrouve amputée, inapte à aimer. Lalalangue décrit avec justesse le désir de tendresse inassouvie, l’exaltation mystique d’une mère à l’avarie, au repli, pathologique, les refuges et bifurcations que sa fille, dans la langue, s’efforce de trouver.
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