
Nos désirs de voir, d’être vu, d’exister dans l’interprétation, de comprendre dans les suppositions, de nous laisser prendre dans ce complot qui est peut-être (tout est dans cette incertitude habilement maintenue) le fruit de l’imagination débordante de ses hommes dans les limbes, blessés et sachant si bien se mentir à eux-mêmes. Sous les apparences d’un roman d’espionnage, Des carillons quand tu meurs est un roman psychologique d’une grande acuité, le témoignage d’une grande précision sur ce qui, en autrui et en nous-mêmes, nous échappent et nous attirent, sur ce qui nous agite et, sans doute aussi, comment on compose avec nos pertes, comment autrui, à travers ses propres deuils, parvient à en témoigner, trop tard peut-être. Brian Hughes signe ici un roman à tout instant sur notre difficile, émouvant souvent, rapport à l’autre.
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