La maison muette John Burnside

À l’origine du langage dans une quête démoniaque, cachée sous les justifications de la science, les masques de la parole. Jouant très habilement, entraînant le lecteur dans la grande perversité de son personnage, La maison muette est un « roman en chambre », le confinement dans la réflexion d’un être perdu dans ses souvenirs, dans le poids exact aussi de ses sensations. Avec son écriture d’une grande sensibilité, sa capacité à saisir la fugace poésie des saisons, les spectres qui nous hantent, la sourde inquiétude au centre de notre désir de mystère, à l’âme de ce prurit d’interprétation, source qui sait du langage.

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Le cœur de l’hiver Dominic Cooper

La survie, au jour le jour, entre solitude et dénuement, sagesse et ignorance, nature et animaux, et soudain le surgissement de la dangereuse altérité. Dans une langue simple, belle, à l’image toujours d’Aladsair Mor, Dominic Cooper donne à voir le quotidien des pêcheurs sur une île isolée d’Écosse, la lente désertification et l’effacement d’une routine non sans beauté dans sa terrible difficulté. Dominic Cooper laisse alors poindre la sauvagerie d’une confrontation ultime, d’une violence d’une insoutenable banalité sans issu.

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Rien que du noir William McIlvanney Ian Rankin

La première enquête de Laidlaw laissée inachevée par William McIlvanney et terminée par Ian Rankin. Cette phrase devrait suffire à affrioler tous les amateurs de polars. On retrouve ici l’inspecteur philosophe, spectateur empathique de Glascow, attentif témoin de la misère et de la splendeur de tous ses habitants. Rien que le noir se demande quand un meurtre commence, comment il est bien plus que le résultat d’une guerre des gangs.

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Bobby Mars Forever Alan Parks

Retour de l’inspecteur McCoy dans son Glasgow de pauvreté et de souffrance, de soutien et d’amitié aussi. Alan Parks signe à nouveau un polar très solide, rythmé mais avec un art certain du portrait et du décor. Bobby Mars Forever ou la poursuite d’une série dont on attend la suite.

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Vers Calais, en temps ordinaire James Meek

La pestilence et sa semblance ; la mort alentour et son absolution par procuration, et encore. Dans une jolie langue – attentive aux différenciations de statuts sociaux qu’elle impose, aux imaginaires qu’elle véhicule, James Meek s’empare du récit de peste comme une profonde et plurielle réflexion sur le Mal, le sens que l’on donne à nos vies. Vers Calais, en Temps ordinaire : sympathique roman d’aventures et spéculation sur la morale fluctuante qui nous lie.

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