Mauvaises méthodes pour bonne lectures Eduardo Berti

La lecture comme ludique appropriation, découpages et détournements, rieuses expériences où en creux se devine une apologie du livre, de son partage et de son long compagnonnage comme épreuve de la présence qu’il permet, invente autrement. Dans ce Petit Ouvroir de lectures potentielles, derrière l’humour, les procédés absurdes, Eduardo Berti transmue notre rapport au livre dans un partage, en une interrogation sur sa matérialité, sur ce qu’il nous apporte, perte et mémoire, coïncidences et correspondances.Mauvaises méthodes pour bonnes lectures spécule sur ce qu’il reste de nos lectures, sur l’arbitraire des liens tissés entre elles, peut-être même sur la signification, la portée, de ses jeux, la continuation de l’OULIPO.

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Tomás Nevison Javier Marías

Les choix que l’on fait, ceux dans lesquels on persévère ; ce que l’on peut deviner de la vie d’autrui et comment juger de ce qu’il a fait, de ce que peut-être il fera: bref, peut-on tuer quelqu’un pour sauver des vies ? Toujours dans son attention à la langue, à ce qu’elle redit, à ce que la poésie permet de deviner de ce qui a été déjà vécu, ce que la traduction d’une langue à l’autre nous fait effleurer, ce que son enroulement obsédant nous permet de comprendre d’une conscience sceptique, par son attention au détail, aux suppositions qu’il ouvre, Javier Marías livre un roman haletant, dans son immobilité même, sur les suppositions et a priori qui nous tiennent au monde. Infiniment plus qu’un roman d’espionnage, Tomás Nevison se révèle un immense roman sur l’effacement du temps, le conditionnement de notre libre-arbitre, l’histoire aussi du vieux vingtième siècle.

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L’instant décisif Pablo Martín Sánchez

L’Histoire comme entremêlement fortuit d’itinéraires, comme naissance de substitution. Avant L’anarchiste qui s’appelait comme moi, l’auteur parvient, dans un degré de fiction toujours difficile à déterminer, à amalgamer les événements historiques, ici le 18 mars 1977 : jour d’une possible amnistie, journée buissonnière de grève, d’échappée d’un cynodrome, de remisage d’un tableau qui observe la scène, mais aussi jour de la naissance de l’auteur. Dans une reconstitution si sérieuse qu’elle ne peut-être qu’un trompe-l’œil, le fruit aussi d’un sérieux travail historique, L’instant décisif fait naviguer entre ces destins, la curiosité de savoir comment ils finissent par se croiser, un amusement vrai qui dit, au passage, les tensions de toute une société. Pablo Martín Sánchez signe une belle interrogation sur les si révélateurs faux-semblants de la fiction.


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Le pion Paco Cerda

Les sacrifiés de l’Histoire, ceux qui, pions, sont manipulés dans un jeu qui les dépasse. À partir de l’affrontement — Stockholm 1962 — entre Bobby Fischer et Arturo Pomar, Paco Cerda recrée le monde bipolaire de la guerre froide, celui surtout d’une Espagne franquiste en pleine torturante décomposition idéologique, en pleine coupable ouverture vers le capitalisme. Derrière une structure qui reprend chacun des coups joués lors de cette partie, Le pion donne une vision collective à travers une multitude de destins individuels, de biographies renseignées et fait ainsi défiler une époque dans toute son horreur.

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L’obscurité est un lieu Ariadna Castellarnau

Lumière de nos ténèbres, révélation terminale de notre obscurité en partage. En huit nouvelles tendues, pétries d’une angoisse apocalyptique, Ariadna Castellarnau captive par l’ordinaire étrangeté mise à jour dans chacune des situations discrètement empreintes de la certitude d’une fin du monde dans laquelle se débattent tous les personnages de L’obscurité est un lieu. Une exploration sensible, inquiète, des instants où s’éclairent nos ténèbres, des luminosités qui irradient nos ombreux rapports au monde, à autrui.

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