
La mémoire et ses secrets, les non-dits et leurs violences, qui se dévoilent par une maladie, à la lettre, chronique. Mémoire surtout d’un lieu, d’une école vue depuis la chambre où se meure le personnage principal, où il a longtemps enseigné, d’un chemin de campagne le long de la mer où le corps d’une petite fille assassinée a été retrouvé, mémoire d’une baie où s’ancrent les hostiles silences maternels. Avec la grande souplesse d’un sens très sûr du décor, Neil Hegarty dit la côte nord-irlandaise, la violence de cette zone frontière, sa beauté aussi pour ceux qui ne savent s’en sortir. La surface de l’eau emporte le lecteur dans sa sombre chronique qui éclaire, avec la tendresse que l’auteur porte à l’ordinaire, la perfidie de cette haine que fomente l’amour familial.
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