
Retour à Salluit, dans le Nord Arctique, dans l’approche, patiente et poétique de sa langue, de sa jeunesse, oscillant entre désœuvrement et souffrance, et des propres révélations sur soi ainsi révélées. Évocation discrète d’une société en train de se dissoudre, d’une langue dont il ne reste que des mots éparpillés entre le français et l’anglais, portrait sensible d’une jeunesse qui tente d’y subsister, des souvenirs qui reviennent, des absences ainsi pointées. On a tout l’automne se plonge, dans une langue parfois un rien trop transparente, à mon goût, dans cette tentative de sauvegarder une bribe, de comprendre une communauté en touchant, en traduisant, sa poésie. Juliana Léveillé-Trudel écrit cette lente quête, cette lente distinction du son et du sens, des gestes et autres rituels, de la tenace fragilité de l’existence quotidienne des inuits.
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