Ce n’était que la peste Ludmila Oulitskaïa

L’épidémie comme moment collectif, répressif, idéal pour montrer la peur et l’emprise soviétique avec la rapidité, la virevoltante ironie propres au scénario qu’est ce Ce n’était que la peste. De cette épidémie de peste, de son expéditive mise en quarantaine Ludmila Oulitskaïa fait un récit haletant, choral, et brosse en quelques traits, dans d’expressifs dialogue, le climat de peur qui régnait en 1939 en URSS. Dans une très belle et expressive économie de moyens, l’autrice réactive cette expérience du confinement, les hasardeux parallélismes, et surtout, en dépit de tout, une indéfectible confiance, comme on dit, dans l’humanité.

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Ordre de Survivre Julian Semenov

Berlin, derniers jours. Le troisième Reich s’effondre, chacun magouille pour négocier sa fuite, pour continuer ses crasses, pour s’intégrer dans l’horreur d’un ordre du monde dont Julian Semenov, entre érudition historique et invention romanesque, parvient à rendre climat et manigance. Ordre de survivre est plus qu’un roman d’espionnage, une autre façon d’appréhender l’histoire en démontrant comment l’anti-communisme crée des sympathies, des ententes aux noms d’intérêts économiques censément indiscutable. Un magistral récit de la préparation de ce monde bipolaire qui, pour une fois, est une charge documentée contre la vision occidentale.

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Le corps de l’âme Ludmila Oulitskaïa

Différents visages, matérialistes ou fantastiques, de la mort, de ce qui reste de nous, de ce soutien, parfois intrusif, de la vie dite ordinaire. Le corps de l’âme se révèle une suite de nouvelles étonnamment cohérentes, entre elles et avec le reste de l’œuvre de l’autrice. Ludmila Oulitskaïa parvient à dire, par ellipses, pudeur et humour, l’existence au moment où elle s’en va, les étranges refus et autres merveilleux échappatoires opposés à l’inéluctable.

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Les aventures d’un sous-locataire Iouri Bouïda

L’art du récit, de la parole collective, du destin individuel comme révélateur d’une époque, réflexion hantée par l’écriture et le Mal. Les aventures d’un sous-locataire entremêle les aventures de Stalen Igrouïev qui traverse sa vie comme un témoin indésirable ou un unreliable narrator. Avec une vraie verve comique, une réelle prise en compte d’un contexte (parfois difficile à suivre), Iouri Bouïda écoute, comme dans une station de métro, l’homme de la rue et livre une pensée complexe, par pastiche peut-être, de ce que serait le roman russe.

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Le dernier Afghan Alexeï Ivanov

La fraternité, le lien entre les hommes, et les femmes, au nom de la traversée commune d’épreuves, remède mauvais contre l’effondrement mafieux, individualiste, d’une époque. Ample polar, Le dernier Afghan explore, derrière les traumatismes de guerre, la reconstruction de la Russie, d’un homme ordinaire qui dans ses amours, son braquage, continue à aspirer à autre chose.

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