
Difficile réunification par la quête obstinée d’un passage, d’un langage, d’un lien avec ses parents et son passé. La poésie et la politique, le rapport à la langue, la construction, au seuil de l’imposture, d’un poète. À travers une belle spéculation, un récit hanté par les miroirs et l’image de soi, Lutz Seiler raconte la réunification allemande, les territoires nouveaux sauvages ouverts ainsi à une clandestine occupation, à l’invention d’une utopie, une a-guérilla peu à peu rattrapé par le profit, insensiblement récupérée sous la dénomination de scène berlinoise. Stern 111 se révèle une évocation d’une sensible précision de la vie de ceux qui fuient, la vie de Carl et de celle de ses parents dont il a curieusement la charge, mais ce grand roman est surtout une incarnation de nos territoires perdus, une lucide approche de l’enchantement poétique, de l’aveuglement amoureux.
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