Souvenirs des montagnes au loin Orhan Pamuk

L’intimité, l’imagination, les souvenirs dans et par des paysages peints, esquissés, qui viennent caviarder le texte. Magnifique recueil des pages de carnets où se livrent pêle-mêle des réflexions sur les romans en cours, des difficultés du quotidien, de politiques turcs au détour d’une phrase ou d’un malaise, mais surtout délicat témoignage du plaisir de se perdre dans une histoire, de s’absenter dans un paysage, d’en dessiner aussi une très belle théorie. Dans un style visuel, disons, naïf, coloré, pointilliste presque, Orhan Pamuk s’essaye, au jour le jour, à un curieux rapport entre le texte et l’image, entre réalité et imagination, présence et absence. En dehors d’un intéressant témoignage sur l’écrivain au travail, Souvenirs des montagnes au loin ouvre une perspective de l’imaginaire d’un auteur, la délicate manière qu’il a d’envisager le monde comme un paysage avec ses lignes de forces et d’ombres.

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Les nuits de la peste Orhan Pamuk

Orient et Occident, réalité et fiction, vieux thèmes chers à Pamuk qu’il reprend ici pour interroger la valeur de construction d’une catastrophe collective – la Peste – et surtout les hasards, reconstructions et autres aléas par lesquels s’invente un récit collectif. Avec minutie, un peu de longueur aussi, Les nuits de la peste élabore une utopie, l’île imaginaire de Mingher qui, dans ses difficultés à endiguer la peste, incarnerait les prémisses de la chute de l’empire ottoman, la difficile et dissimulatrice accession à un récit moderne des complexités et contradictions de son identité.

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