
Apocalypse schizophrénique, machinique, spéculative, où les derniers sursauts de vies s’interrogent sur les bribes de consciences dont elles conservent mémoire, sur la part d’humanité, de personnalité que l’on peut, qu’elle-même pourrait, accorder à ces répliques, à ces ultimes avatars robotiques. Dans une grande simplicité, celle du cauchemar, ce court roman plonge le lecteur dans les survivances des ultimes survivants d’une planète polluée, possiblement irrespirable tout en étant, qui sait, surtout les projections mentales d’un cerveau aux confins de la folie. L’antre retrouve la part fondamentale de la littérature d’anticipation : que demeurera-t-il de nos façons de réfléchir, de nos ontologies dans un avenir catastrophique. Brian Evenson séduit par la sècheresse de son style, la grande tension de sa prose et l’évidence avec laquelle il ne cesse de poser cette question : et si notre humanité ne tenait qu’à l’illusion de transmettre, au bord, du gouffre, quelque chose de ce que l’on prend pour notre personnalité.
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