Plus vivant que la vie Anna Dubosc

Les présences d’un mère au-delà du deuil, du déni, tout le présent d’une vie restituée dans l’immédiateté d’une écriture apte à saisir les instants, leur fuite, leurs transitoires échos. Plus vivant que la vie revient sur la mort de Koumiko, la mort de l’autrice, la sidération qui s’en suit, la vie qui malgré tout se poursuit, surgit dans une odeur, une rencontre, une douleur aussi. Anna Dubosc à nouveau parvient, avec une apparente simplicité, avec cette évidence, ce relâchement aussi parfois, d’une prose précise, évocatrice, factuelle quasi où se perçoit le fantôme d’une mère, le spectre d’une vie qui se réinvente.

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Kramp María José Ferrada

Disparitions de l’enfance, de sa volonté de classement, d’opposer à l’incompréhensible du monde, lui aussi toujours au seuil de la disparition, un système, une série de croyances dont la drôlerie dévoile la pertinence. Une fille accompagne son père dans ses tournées de représentants en quincaillerie, María José Ferrada y place, avec humour, le portrait d’un Chili qui sombre dans la dictature, une enfance dont les croyances s’effondrent. Kramp use de la fausse naïveté, d’une vraie pudeur. d’une ironie mordante pour amalgamer les tragiques disparitions dites politiques et celles dites intimes.

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Le dernier rêve d’Emily Dickinson Stamatis Polenakis

Fine évocation, onirique, à l’écoute de cette conversation permanente — poétique — avec le monde de la forclusion, d’Emily Dickinson. Par une ultime conversation, inventée peut-être pour permettre la précision, la patiente et renseignée reconstruction d’un profond cheminement intellectuel, de ses insomnieuses souffrances, ses pertes et, parfois, ses illuminations. Le dernier rêve d’Emily Dickinson est un texte très bref, au plus près des fluctuations, un hommage sensible. Stamatis Polenakis y parvient à mélanger le commentaire de l’œuvre, la réflexion sur la poésie et une méditation sur ce que l’on sait de la vie d’Emily Dickinson.

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L’ami Butler Jérôme Lafargue

Jusqu’où la fiction influe dans nos vies, lui sert de refuge, de point de fuite, à quel point ses dédoublements deviennent révélateurs de nos névroses ? Ce premier roman très malin, joueur et rythmé, léger précisément pour aborder la gravité et la maladie, de Jérôme Lafargue entraîne le lecteur dans un univers d’illusion, dans un labyrinthe textuel drôlatique où un auteur invente des vies à des écrivains qui ne tardent pas à venir le persécuter. À sa délicieuse habitude, Jérôme Lagargue rend perméable les frontières de la réalité, plonge le lecteur dans la reconstitution d’une vie pour retracer la sienne, s’y effacer aussi. L’ami Butler une délicieuse fantaisie sur le phagocytage qu’est toute création.

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Lisière fantôme Jérôme Lafargue

Accueillir l’étrange et l’étranger, écouter fantôme et prémonitions, se fondre dans la magie de son biotope, dans celle aussi de l’amour et de l’amitié, retracer la voix, et les conflits, de ses ancêtres. Jérôme Lafargue retrouve ses souriants confins d’une stricte rationalité, ses récits sous forme de faux polars, le lien inquiet et joyeux avec l’environnement, le monde et les gens alentour. Lisière fantôme entraîne le lecteur à la poursuite du fantôme d’une poétesse après l’intuitive découverte d’un de ses manuscrits miraculeusement préservé, la découverte surtout des origines de la violence, de la sensibilité particulière du héros — et de son chat — qui affronte un monde dont il restaure, fragile, la possibilité de joie.

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