Les morts d’avril Alan Parks

Mc Coy et ses démons, les manipulations de son copain Cooper, d’un grand malade qui renseigne l’histoire de la torture et son inscription dans le contexte écossais. Les morts d’avril, simplement, se révèle un polar impeccable autant qu’implacable : sur une trame très classique (une double enquête qui très vite se trouve liée), sur une usuelle préoccupation sociale, Alan Park parvient à captiver le lecteur, l’entraîner dans la noirceur et la tension d’un Glasgow jamais reconstitué mais restitué, tel un ulcère, dans ses pubs et ses clubs de boxe, dans les interstices de la vie quotidienne que le roman parvient si bien à saisir.

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Notre dernière part de ciel Nicolás Ferraro

L’espoir qui tombe du ciel, les deuils et les souvenirs, des flingues et des femmes, la noirceur à nu de ceux qui veulent récupérer une came si peu providentielle. Notre dernière part de ciel se révèle un roman très noir, tendre et violent, avec un vrai génie de la comparaison abrupte et rieuse, qui parvient à donner à entendre le désespoir de rêves fous, la tristesse suicidaire et vengeresse d’un vieil homme dont on a tué la jument et qui retrouve alors les gestes d’une vie abolie, la déraison cokée du grand malade chargé de retrouver les paquets tombés d’un Cesna en feu. Nicolás Ferraro entremêle habilement passé et présent comme autant de bribes de souvenirs, éclats célestes d’espoir.

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Nocturne pour le commissaire Ricciardi Maurizio De Giovanni

Le tourment amoureux, la permanence de la perte : une automnale sérénade où se déploient les différents thrèmes de la mélancolie du commissaire Ricciardi. Comme le plaisir coupable d’un très grand confort, celui d’entendre un air déjà chanté, on retrouve une nouvelle enquête de Ricciardi, toujours parasité par sa vision des morts, par ses oscillations amoureuses, par l’incapacité qui en résulte à se soumettre à des solutions trop simples. Maurizio de Giovanni, dans sa composition plurielle, dans son alternance musicale de points de vue, s’intéresse à l’exil italien, poussé par la misère vers les États-Unis et dresse alors le portrait d’un boxeur blessé, de la difficulté toujours du retour au pays comme autant de façon de figurer l’amour par sa perte.

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Une petite société Noëlle Renaude

La curiosité des invisibles, l’interprétation abusive des minuscules secrets que, du dehors, ils décèlent dans la vie d’autrui, peut-être pour ne pas voir les drames ainsi tus. Enchaînement assez vertigineux de témoins, d’acteurs de hasard, de ce qui se passe dans une maison cossue du Val-d’Oise, suite de situations cocasses et cruelles, désespérées et grises d’être trop conforme à la morne grisaille de nos vies dites ordinaires. Noëlle Renaude tisse une série d’histoires, de destins pas très heureux, de vies par substitution, de solitude dans un univers suspendu, suranné où apparaît soudain le malheur, la distanciation d’une ironie parfois un rien marquée. Une petite société enferme ses personnages dans ce qu’ils parviennent à deviner de la vie d’autrui, dans leurs suppositions peu heureuses et, se faisant, dans un bel entrelacs de récits, de croisements et d’inachevé.

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Queens Gangsta Karime Madani

Le Queens et ses gangsters, le trafic de drogue comme allégorie du capitalisme sauvage des années 80-90. Dans une prose quasi documentaire, inspirée en tout cas d’une affaire réelle, Karim Madani redonne souffle à ce fatal enfermement dont, patiemment, la sociologie, la fatalité.

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