Dans une prose conjointement pragmatique, hallucinée et allégorique, Wallant dresse le portrait d’habitants aussi divers que leurs récriminations et souffrances. Mais Moonbloom est surtout la quête folle de son héros éponyme. Par sa fuite en avant désespérée, Wallant met en scène notre tragique incapacité à concourir au bonheur d’autrui.
Mois : octobre 2017
Vingt-quatre heures dans la vie d’un homme : une parfaite plongée dans une psyché complexe et dans son réalisme en collision avec d’ordinaires basculements. Dans une prose très informée, Ian McEwan nous détaille le destin banal d’Henry Perowne. Samedi se révèle alors une fragile et rare apologie du bonheur.
Monstruosité de la paternité. Sous un regard féminin en quête de filiation, Lauren Groff, avec un brio un rien ostensible, plonge dans la fiction de ses ancêtres. Joli récit de vies brisées, hantée par la folie, Groff y met en scène les fondations mythiques des États-Unis. Un roman réussi, d’une lecture captivante, auquel manque un je-ne-sais-quoi afin de s’inscrire durablement dans la mémoire.
Beauté et de la pureté de l’abstraction architecturale face aux bisbilles et autres gabegies. Dans une langue à l’évidence magnifiquement travaillée, Laurence Cossé donne à voir le destin douloureux de l’Arche de la défense. Cette Grande Arche devient alors une épopée contemporaine étrangement envoûtante. Laurence Cossé monter un talent peu commun, discret bien sûr, pour rendre compte des réalisations architecturales.
Une histoire de noyées, de mémoires douloureuses et surtout des façons de recomposer nos souvenirs. Dans sa fragmentation narrative Au fond de l’eau aspire le lecteur dans une intrigue plus centrée sur la réaction et la psychologie des personnages qu’une résolution policière, au fond, sans intérêt.