Simples, efficaces, noires, les nouvelles de John Harvey, comme le reste de son œuvre, touchent au plus juste. Dans ses dix nouvelles, la grâce de l’économie de moyen est-elle qu’elle sait se faire oublier. Tension sans ostentation, des histoires aussi simples et complexes que la fatalité qu’elles mettent en scène et toujours cette invraisemblable capacité à, l’air de rien, toucher l’intime.
Mois : octobre 2018
Récits des débordements de sensualité, du basculement, de la tyrannie d’un érotisme de domination et de perte, de quête surtout d’un insatisfaisant absolu, par sa facture classique, daté déjà dans l’ampleur de sa phrase, Mont-Dragon opère une insidieuse séduction. Une belle occasion de découvrir la délicate discrétion de l’œuvre de Robert Margerit.
Recueil raturé de poèmes moqueurs et justes, assassinat romancé et commémoratif des illusions et merveilles de la poésie, Poéticide porte une voix singulière. Entre provocation, pastiches et calembours, Hans Limon propose une voix nouvelle : de la conscience de sa vacuité seule la poésie subsistera.
Récit d’une précision ethnologique de l’enfance, suite de sensations, d’émerveillements, de rites et de métiers abolis, Bas la place y’a personne opère une saisissante plongée dans une enfance silencieuse, solitaire, sensible et malheureuse. Portrait surtout d’une ville par ses objets, de ses habitants par ses magasins. Dolores Prato offre dans ce long monologue intérieur, troué mais hanté par ses reprises et absences, une figuration inquiète d’un passé sans échappatoire.
Roman généreux, reconstruction précise et sensible de la diaspora tchécoslovaque après l’invasion soviétique, Bratislava 68, été brûlant charme par sa construction en tableau tendre et ironique. Sans verser dans la nostalgie Viliam Klimacek, comme on construit des trains miniatures, restaure cette époque, son climat, son inquiétude, pour permettre d’écouter les douleurs plurielles de l’exil.
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