Prosopopée fascinante, entre hypotypose et description quasi objectivée, Les géorgiques met en scène la continuité de nos déroutes. Claude Simon y porte le lecteur dans l’enroulement de ses phrases et leurs interruptions pour laisser apercevoir les superpositions des époques. D’une lecture parfois exigeante, d’une intrigue un rien étirée et à l’occasion difficile à débrouiller, Les Géorgiques parvient, dans son ampleur, à capter les instants fugaces de nos vies, leurs enfouissements et leurs attachements à la terre.
Mois : décembre 2019
En solidarité avec la manif du 17 décembre, je republie ma nouvelle sur une colère qui vient de loin
Les tourments de l’enfance comme révélateurs d’une Histoire russe. Entre fausse naïveté et cette vraie précision qu’a l’incompréhension enfantine, les trois nouvelles de La soupe d’orge perlé se révèlent d’une beauté sombre et pleine d’empathie. Ludmila Oulitskaïa y montre tout son talent pour entremêler l’intime et l’horreur collective.
Récit rythmé sur le flottement de notre rapport mystérieux, inacceptable, à notre propre corps. L’odeur du chlore offre d’abord une très belle réflexion sur la modélisation sociale et architecturale du corps. Dans de très courts chapitres, Irma Pelatan plonge le lecteur dans ses souvenirs des entraînements dans une piscine dessinée par Le Corbusier. Les traumas alors remontent mais, comme dans une piscine, ne limitent pas l’espoir porté par cette très belle confession.
Sombre prose de l’enfermement, récit torturé d’un insulaire bagne pour enfants mais surtout échappées imaginaires en écho à une cavale réelle, Somerland emprunte au récit d’aventure pour poursuivre une plongée dans une psyché dont Raymond Penblanc sait nous rendre mouvements et hantises, obsessions et amoureuses révélations.